Vanoise

Vanoise
Au Col Rouge

jeudi 1 septembre 2011

R76 / R77
Après une nuit pas terrible à cause de la chaleur, départ de RONCAIOLA, village posé à flanc de montagne, au-dessus de TIRANO. Dans les  années 1950 / 1960, c'était un village sous surveillance connu pour ses contrebandiers...
Le temps passe et certains bâtiments de la Brigade Financière des Douanes ont depuis été transformés en refuges !
Du village j'aperçois les nombreux vignobles et vergers sur les coteaux escarpés, également, sur l'autre versant de la vallée.
Il fait dejà très chaud et l'étape est longue. Toutefois, le fait de partir de RONCAIOLA, évite une dure montée depuis TIRANO !
Par un chemin forestier, je prends la direction de SASSO GALLO, autre village auquel la Douane portait manifestement une attention particulière... Dans tout les cas,  la présence d'un bâtiment l'atteste !
Je continue sur SAN ROMERIO / 1768 m par un sentier qui monte régulièrement... Mais il n'en est pas de même ensuite, pour descendre sur COLOGNA / 1106 m.
Finalement j'arrive à POSCHIAVO / 1014 m, sous une chaleur peu habituelle... N'ayant pas envie, en tout cas aujourdhui, de payer cher une chambre d'hôtel, je décide de continuer, en direction de SELVA.
Une route forestière et quelques raccourcis bienvenus, car sous des arbres..., me conduisent sur un très bel alpage avec deux magnifiques chapelles.
L'endroit est très beau... Je me renseigne sur des possibilités éventuelles d'hébergement... Il n'y a rien, mais on me conseille de continuer et de poser la question aux prochains chalets d'alpage. Ce que je fais un peu en dessous de l'ALP DE CANCIAN. Un chalet est en cours de réaménagement et le propriétaire, après avoir un peu hésité, est finalement d'accord pour m'héberger, dans une pièce annexe où il y a deux petits lits. J'accepte une bière et un morceau de fromage... J'ai du pain et des saucisses qui feront aussi l'affaire !
Le confort est rustique, mais j'ai un toit et la fontaine me servira de douche !
De plus il fait beau et avec l'altitude la température redevient agréable ...


R75
Nuit calme au RIFUGIO SCHIAZZERA / 2079 M... J'étais seul dans une petite chambre  !
Petit déjeuner, puis départ pour TIRANO / 437 m, d'abord par le chemin de service du refuge, entièrement pavé jusqu'au petit parking où se termine une route empierrée qui monte depuis la vallée.
Un fléchage indique la direction vers BARUFFINI / 800 m puis TIRANO. Je prends le petit sentier qui part sur la droite... Je contourne quelques combes et descend progressivement. Le sentier se perd parfois  dans les hautes herbes et les épilobes mais le balisage, y compris par piquets, est correct et efficace !
Arrivé sur un alpage, point de convergence d'autres pistes, je continue sur un chemin forestier et passe devant plusieurs maisons en pierres dont certaines en fin de rénovation. La descente continue par des chemins et quelques raccourcis bien flèchés.
Finalement, j'arrive sur une route goudronnée au-dessus du village de BARUFFINI. Je fais quelques centaines de mètres quand un petit véhicule utilitaire s'arrête à mon niveau. Le conducteur, revenant de cueillir des chanterelles, propose de me descendre jusqu'au village. Il fait très chaud, j'accepte. J'ouvre le coffre pour ranger mon sac... le chien en profite pour sauter sur la route !
Arrivé dans BARUFFINI, il s'engage dans des ruelles pas possibles tout en me faisant l'historique des lieux.
Arrêt... il me fait visiter sa maison en plein travaux et m'offre une bière. Il fait très chaud, j'accepte à nouveau !
Le voilà lancé dans les guerres de religions dans ce qui est aujourd'hui la VALTELLINA... Il est question de propriété des vignobles. 
Puis il me  propose d'aller jusqu'à RONCAIOLA / 816 m, il connaît un B and B et en plus c'est sur l'itinéraire de demain !
C'est Ok ! Mais  il faut que je descende tout de même à TIRANO pour quelques courses alimentaires. Il me dépose au centre-ville.
Je fais même les soldes... j'achète un bermuda. Puis terrasse avec une eau minérale bien fraîche avec quelques tranches de bresaola della Valtellina, filet de boeuf  salé , poivré, épicé et séché  pendant plusieurs mois ! C'est délicieux et cela me rappelle la viande séchée des Grisons ou du Valais chez le voisin Suisse !
RONCAIOLA, ancien village de contrebandiers, est en train de renaître avec  de nombreuses  maisons  restaurées ou en cours de restauration.  Dans les années 50 et 60, la contrebande de sucre, café et cigarettes régnait en maître sur les sentiers escarpés reliant VIANO en Suisse avec les quelques villages du secteur, après avoir franchi Sasso del Gallo, où une caserne de la garde financière avait été ouverte.
Vu de TIRANO, le village apparaît comme un vrai nid d'aigle.
Je remonte en stop en direction de BARUFFINI... Finalement le conducteur me dépose à l'entrée de  RONCAIOLA.
Il fait très chaud ...vivement la fraîcheur de la montagne !

R74
Cette nuit, j'ai trouvé le dortoir un peu bruyant avec des arrivées tardives.
Départ vers 8h30 pour un trajet de 25 km... Je fais un petit bout de chemin avec un couple d'Italiens déja rencontré à EITA. Nous nous séparons à  l'alpage GRASSE DE PEDRUNA toujours en activité. Ils partent en direction d'un sommet voisin.
Je prends la direction du RIFUGIO SCHIAZZERA / 2080 m par des chemins forestiers, en traversant plusieurs alpages abandonnés à l'image du fond de la vallée.
L'itinéraire parcours le versant sud du VAL GROSINA, puis toujours à une altitude voisine de 2000 / 2100 m bascule sur le versant de la vallée principale de la VALTELLINE.
Le balisage et le fléchage de l'itinéraire sont au top. Je passe à l'alpage GUINZANA puis à PIANA... A l'alpage de CARETTE, il faut vraiment rester attentif suite à l'aménagement de chemins d'accès à plusieurs chalets.
Traversant de petits  alpages mais également quelques friches en cours de nettoyage, le sentier prend ensuite de l'altitude pour franchir une "épaule" et ainsi accèder à l'autre versant, sur la VALTELLINE.
Petite pause à l'alpage SALINA / 2174 m avec son  petit abri de pierres et ses chalets abandonnés, puis après avoir contourné une nouvelle combe, le sentier prends à nouveau de l'altitude. Le paysage est magnifique avec cette succession de traversées de larges combes... Je laisse derrière moi ce beau sentier aérien, parfois un peu étroit et encombré d'arbustes.
Après une longue remontée sous un ciel qui devient de plus en plus orageux, vers 2300/ 2400 m, j'arrive sur une crête qui domine un vaste cirque d'origine glaciaire... Le lac LAGO DI SCHIAZZERA / 2392 m est situé au pied d'un verrou glaciaire... Je n'ai pas le loisir d'aller vérifier la température de l'eau car l'orage gronde. Il se met à pleuvoir et j'abandonne vite la crète sous un violent orage ! Je termine la journée sous l'anorak !
Le soleil revient juste lorsque j'arrive au RIFUGGIO SCHIAZZERA.
Je retrouve au refuge le groupe de français... Ils terminent ce soir leur randonnée.
Marchant en solitaire et sur la VIA ALPINA, les gardiens de refuge sont généralement attentifs à me trouver une couchette dans un coin calme ou dans une chambre avec un ou deux lits. Ce soir le gardien ne déroge pas à la règle et m'accompagne vers  une chambre dans laquelle je pourrai dormir seul et tranquille. Merci !
Je prends mon repas avec le groupe de Français... L'avis général est que l'on mange très bien dans les refuges italiens !
Ce soir pas de Grappa mais une liqueur de plante de haute montagne... et une autre assiette de pâtisserie à partager !
Comme le précédent refuge, celui-ci appartient à une commune voisine. ll est géré par des bénévoles et a été amenagé il y a quelques années à partir d'un bâtiment appartenant à la Brigade Financière des Douanes... En effet, le secteur était auparavant un point de passage important de la contrebande, en particulier de cigarettes, avec la Suisse !
Demain TIRANO...



R73
Faute de possibilité d'hébergement à EITA, je descends dormir dans un autre village de la vallée VERVE à FUSINO... Un ami de la famille FANZANI, menuisier et qui habite à proximité me descends avec son fourgon !
Il est tard quand j'arrive dans l'auberge. Dernier verre de vin avec le sympathique menuisier et dans une ambiance très bruyante. Ce soir c'est la fête !
De très nombreux convives du restaurant  terminent leur repas par les desserts et il y a plein de gâteaux appétissants dans l'arrière salle. Très dur de résister d'autant plus que sur la VIA ALPINA j'ai l'impression d'avoir toujours faim... Normal après avoir avalé tant de kilomètres !
Finalement, je partage une chambre, ou plutôt un petit dortoir, avec un type sympa qui ramasse des champignons, cèpes et girolles en particulier !
Petit déjeuner à 7h30, puis départ vers le RIFUGIO MALGHERA / 1964 m par le VAL DI DOSA. Cet itinéraire qui est une alternative en début de saison... permet d'apprécier toute la diversité et la beauté d'une autre vallée Alpine. Je traverse ou passe à côté de plusieurs petits hameaux. Il existe un habitat traditionnel fait de maisons de pierres et de granges en bois... Cet habitat est en pleine reconversion pour devenir autant de résidences d'été et / ou secondaires.
Pour autant, il existe encore une activité pastorale et les prés sont toujours fauchés. Le paysage est harmonieux, cascades et torrents assurent le bruit de fond...
Je passe à côté d'une vieille femme, fichu noué sur la tête, bien droite dans la pente, maniant la faux avec vigueur et grande efficacité, formant de beaux et réguliers "andins", puis l'aiguisant avec la pierre sortie du fourreau ! Manifestement elle n'est pas là pour la photo... que je ne ferai pas d'ailleurs !
Ce sont des scènes de la vie des champs qui me marquent, en particulier le travail des femmes dans les champs pour ratisser et même faucher l'herbe.
Un peu plus loin, c'est un bruit qui m'intrigue puis une scène que je pensais ne plus voir : une femme, assise par terre et en train de "battre" la faux... l'enclume est enfoncée dans le sol et les coups de marteau sont vifs et précis !
Pour moi, c'est le rappel et le souvenir d'un autre temps, ailleurs... dans les Alpes.
Les arbres se font plus rares, il y a encore quelques mélèzes. Tout au fond de la vallée, j'aperçois un dernier hameau au milieu d'un alpage et de rochers,  un troupeau de vaches qui attend l'heure de la traite et quelques cochons dans un enclos... On doit fabriquer du fromage dans le secteur !
Je découvre le RIFUGIO MALGHERA et une église... pas une simple chapelle. J'apprends que c'est un sanctuaire construit dans les années 1888, pour commémorer une apparition de la Vierge au cours du 18ème siècle. L'accueil au refuge, géré par une association, est plus qu'agréable. Il est le fait d'une équipe de bénévoles particulièrement attentifs à la qualité de la nourriture et de l'accueil. Comme il est encore tôt et que le petit déjeuner est déjà loin, je commande une grosse assiette de spaghettis  avec une bière ! Puis c'est l'installation dans un des nombreux dortoirs avant de pratiquer mon activité quotidienne de lavage du linge... Le refuge est particulièrement propre et bien entretenu !
Je voudrais rester sur la terrasse mais le temps fraîchit et devient orageux... dommage ! Demain, il y a encore une longue étape et je ne voudrais pas me faire prendre par le mauvais temps en pleine montagne... J'ai déjà bien donné. Arrivé en fin d'après midi, je retrouve un sympathique groupe de Francais qui marche jusqu'à TIRANO en suivant également la VIA ALPINA.
Le repas est excellent et les quantités à la hauteur des efforts des derniers jours... Sans oublier le vin à volonté et la qualité du dessert... Une dernière grappa et je monte les escaliers, direction du dortoir. Je reviendrai !

R72
Il fait beau !
L'Hôtel Li Arnoga est un hôtel cher dans une très belle vallée qui est une destination de vacances relativement prisée. Les prix s'en ressentent ! Qu'est-ce que cela va être dans les prochains jours en Suisse !
Je sors d'ARNOGA, direction sud-ouest. Le départ du sentier se fait dans un virage de la route à proximité de l'hôtel. J'emprunte d'abord un chemin qui remonte le VAL VIOLA, puis, après la BAITE PAULETTA, je prends  la direction du PASSO DI VERVA / 2301m en restant sur la gauche pour traverser le torrent. La montée sur l'autre versant est raide mais la vallée magnifique avec de beaux arbres : sapins,  mélèzes et plus haut une belle pelouse alpine avec quelques troupeaux...
Le sentier passe devant un alpage qui produit et vend fromages et lait... Ce VAL VERVA, comme les autres vallées latérales au VAL VIOLA est un espace naturel protégé avec panneaux d'information successifs jusqu'au col et il est d'autant plus surprenant de croiser des Quads... Pauvres marmottes !
Je prends le temps de manger les 2 sandwichs préparés lors du petit déjeuner et entreprend la descente vers EITA / 1703 m. Ce versant est plus étroit entre deux massifs, puis s'élargit pour laisser la place à un petit et très joli lac d'une belle couleur bleue. Immédiatement après, j'aperçois le refuge FALK, en contrebas et de l'autre coté du torrent... Bel emplacement mais il est fermé !
En face, j'admire un beau village d'alpage posé sur un plateau au-dessus d'un premier et important verrou glaciaire... Ces hautes vallées Alpines témoignent de l'ingéniosité et de l'intelligence de l'homme à bâtir les  granges et hameaux à l'abri des avalanches ou des torrents, tout en préservant les meilleurs emplacements pour les champs et les prés de fauche... C'est ça aussi le "savoir-vivre" !

La vallée s'élargit au village d'EITA, bâti sur un petit plateau au-dessus d'un autre verrou glaciaire. L'église avec son clocher isolé en vigie ! Une autre partie du village est située en dessous, sur un autre replat !
L'ensemble du site est remarquable, aussi bien pour ce qui concerne la géographie physique, que pour l'occupation humaine ! Il y a encore un peu d'agriculture... pour combien de temps ?

Bien sûr, il n'y a pas d'hôtel et le seul gîte est complet... Je vais quand même voir ce gîte, sur la recommandation d'habitants. Je suis très bien accueilli par la famille de la BAÏTA FANZANI.
Après un bon repos sur la terrasse et au soleil, je monte prendre une douche en attendant le dîner  avec des randonneurs italiens et français qui avaient préalablement réservé. Tant pis, je dormirai plus bas dans la vallée !

Au menu... pasta, charcuterie et fromages d'EITA... Et pour terminer la journée dans une ambiance bien sympathique, la grappa et le génépi sont sortis du placard ! 
Il est l'heure de quitter EITA... Dommage de ne pas pouvoir rester la nuit au gîte après une très belle journée en montagne. Certainement une des plus belles de la VIA ALPINA. Vers 22 heures, départ pour FUSINO !




R71
Repas de fête hier soir à l'hôtel. C'est la tradition du 15 Août en ITALIE... et c'est également mon anniversaire ! Alors ce matin le réveil est un peu plus difficile.
Les boutiques de souvenirs sont déja ouvertes, les marmottes en peluche me sifflent et un motard gesticule en reprochant à sa passagère de ne pas regarder dans la bonne direction afin d'apercevoir je ne sais quel animal...
Tout est en place pour la nouvelle journée qui commence !
Le Col du STELVIO / 2757 a fait l'objet de gros aménagements... téléphérique et remontées mécaniques prennent toute leur place dans le décor... Il y a même une ligne à haute tension qui survole les immeubles et hôtels. L'endroit n'est vraiment pas top ! C'est dommage car le site est extraordinaire au coeur du massif de l'ORTLER.
Je monte au Refuge GARIBALDI / 2841 m afin d'obtenir quelques renseignements et jeter un coup d'oeil sur une carte. Il n'y a rien. Et personne ne paraît connaître la VIA ALPINA et son itinéraire... et manifestement je dérange. Je pars rapidement les laissant sur leur ordinateur.
Heureusement,  ce refuge est sur la frontière avec la Suisse et quelques dizaines de mètres plus loin, je trouve toute les informations sur un poteau avec le logo de la Via Alpina. Très chères gardiennes du refuge, sortez un peu !
Je démarre par une descente sur un chemin militaire très bien tracé au milieu des rochers puis des alpages, avec son impressionnant mur de soutènement qui me conduit vers un poste de douane, le IV CANTONIERA / 2480 m. Je reprends sur quelques centaines de mètres la route en direction du PASSO DELLO STELVIO, pour ensuite tourner à droite en direction de la BOCHETTA DI FORCOLA / 2768m. Le sentier remonte tranquillement le flanc droit du Vallon du BRAULIO jusqu'à la brèche. A proximité de la Bochetta, il y a des vestiges de tranchées, de fortifications et plus bas un ancien bâtiment militaire en ruines... ou presque. De ce bâtiment partent également de nombreux chemins remarquablement construits vers les sommets et cols avoisinants ou devaient se trouver d'autres fortifications... le tout dans un décor impossible digne du "Désert des Tartares ". Cette caserne et ces fortifications devaient être au cœur d’un système complexe de défenses du Stelvio durant la première guerre mondiale.
Petit casse croûte... il y a quelques randonneurs et des VTT.
Je descends la belle vallée de FORCOLA par un ancien chemin militaire, jusqu'au LAGO DI CANCANO / 1960 m. C'est un important complexe hydro-électrique formé de 2 barrages. Par une route construite sur la voute de la retenue, je passe sur l'autre rive et poursuis le long d'un lac où j'échappe de peu à la mouche d'un pêcheur ! Il ne m'avait pas vu...
J'emprunte une très ancienne voie de circulation, elle passe au pied de 2 tours de garde " LES TOURS DE FRAELE"  vestiges de tours médiévales qui devaient garder et surveiller la voie impériale vers le nord. C'était un des plus importants axes de traversée des Alpes et ces fortifications avaient certainement un rôle clé dans le contrôle des trafics commerciaux et militaires entre la Lombardie, la Suisse et le Tyrol.
 
Par cette même  petite route et avec une grande prudence du fait d'une importante circulation automobile, je traverse quelques petits tunnels et un peu après le 3ème virage, je prends sur la droite un chemin de terre. Puis, sur le flanc droit de la vallée, et à l'horizontale, je continue en direction d'ARNOGA / 1850 m. Cette remontée de la vallée est  longue,  très longue... Je croise quelques joggeurs et des VTT mais aucun randonneur sur ce chemin monotone et interminable au dessus du VALDIDENTRO que j'aperçois, au fond de la vallée entre les arbres.
Par précaution, je téléphone à un hôtel... C'est d'accord pour ce soir !
En effet, il y a un problème... de timing et d'horaire de la journée. Les indications portées sur le topo et les informations sur le terrain, sont loin d'être les mêmes. C'est regrettable. Cela m'était déjà arrivé dans de précédentes étapes, dont celles vers le Refuge BIELLA...
Encore une longue journée de marche !
R70
Nuit au refuge STILFSERALM... Il a plu toute la nuit. Le gardien me recommande d'attendre l'amélioration prévue pour la mi-journée car non seulement il pleut mais il n'y a aucune visibilité et je risque de me perdre.
Dans un premier temps je fais un peu de lessive et surtout l'entretien des chaussures qui se comportent vaillamment ...
Je croise un éleveur, voisin du refuge. Propriétaire d'un troupeau d'une centaine de veaux et génisses, il possède un vaste pâturage organisé par secteurs dans lesquels évoluent et broutent les animaux. Les ventes ont lieu à l'automne... Ce matin, il essaie de repérer  le bétail  à la jumelle. Il me propose un café. Je le retrouverai plus tard sur le sentier en train de déplacer quelques bêtes !
Au refuge, je retrouve ensuite le mari de la patronne... Il travaille au Parc National du STELVIO.  Avec l'aide de Günther, je lui explique mes mésaventures d'hier... Il n'est pas étonné car une petite équipe doit prochainement intervenir pour améliorer fléchage et balisage des sentiers qui sont nombreux dans le coin. C'est rassurant...
En fait, tout le secteur est dans le Parc National du STELVIO qui a sa propre identification et numérotation des sentiers. Il n'y a que de très rares plaques VIA ALPINA !   
En fin de matinée, la pluie cesse, le ciel s'éclaircit légèrement et le plafond nuageux remonte. J'aperçois le massif de l'ORTLER et ses importants glaciers. C'est un massif que je découvre et je suis vraiment impressionné par son aspect Haute Montagne...
Je quitte le refuge et prends la direction du STILFSER JOCH / PASSO DELLO SELVIO / 2757 m.
Par un ancien chemin militaire à flanc de montagne, je rejoins directement et assez facilement le refuge FURKELHÜTTE / 2153 m... fermé ! Il est situé à proximité de plusieurs remontées mécaniques.
Avec quelques difficultés, je trouve la suite de l'itinéraire et le départ du sentier N°20. Je poursuis par une montée régulière en direction du  GOLDSEE, petit lac que j'arrive encore à apercevoir car la brume arrive avec une pluie fine... Ça manquait. Je passe  non loin de casemates et autres... Tout le secteur a dû être aménagé et fortifié durant la Première Guerre Mondiale. Je descends vers le col et trouve un hôtel sans trop de difficulté. Il y a de la brume avec une visibilité réduite... Ambiance bizarre de fin de journée !