Vanoise

Vanoise
Au Col Rouge

samedi 28 juillet 2012

R119 / 120





J'avais prévenu l'hôtel d'une arrivée un peu tardive et une bonne bière m'attendait !
Lever à 6h30 sous un ciel gris et maussade… rien d'engageant pour la journée. Au village, je jette un coup d'œil à l'atelier de tissage. J'avais déjà vu leurs belles réalisation lors d'une récente foire de la Saint OURS à AOSTE. J’en oublie l'itinéraire et le sentier au dessus de l'église.... Je décide de suivre la route pour rejoindre la piste plus haut vers le barrage. Après une longue marche sur le flanc droit de la vallée, j'atteins enfin l'entrée d'un vallon supérieur se niche le lac de Saint GRAT / 2458m et juste en face le COL DU MONT / 2633m, très ancien point de passage vers la France et la vallée de LA TARENTAISE.
L'ancienne route forestière fait place à un bon sentier qui s'enfonce dans le vallon.
J'arrive à un pont de pierres récemment rénové et je m'engage sur le tracé 13 a pour remonter une moraine latérale bien visible. Je passe devant les ruines d'une ancienne caserne de douaniers avant de rejoindre le col en remontant un dernier névé pentu.
  
Le site est magnifique et fut un passage longtemps fréquenté par les contrebandiers et les marchands. Il s'ouvre largement sur le Vallon de MERCUREL, au dessus de la vallée de l'ISÈRE en HAUTE TARENTAISE.
Je descends rapidement vers le refuge de l'ARCHEBOC / 2027m. Le temps est clair et il est encore tôt pour s'arrêter, d'autant plus que le refuge ne serait guère accueillant pour les Via Alpinistes !


Je décide donc de poursuivre jusqu'au refuge du MONAL où il reste encore quelques places pour la nuit... S'engage alors une marche à bonne cadence pour rejoindre l'étape dans les délais. Arrivé au niveau des pistes de Sainte FOY, un habitant m'indique "la bonne trace" ! En réalité, je vais perdre beaucoup de temps  à traverser les pistes puis à retrouver la bonne piste forestière... sans oublier les trop nombreux panneaux qui indiquent la direction du MONAL ! Finalement un entrepreneur, revenant d'un chantier, me remet sur le bon chemin en m'indiquant quelques raccourcis pour rejoindre le hameau de l'ÉCHAILLON / 1872m puis, après une courte traversée de belles prairies et un dernier torrent, LE MONAL / 1876m.
La journée se termine devant un bon plat de crozets au beaufort ! Ce soir, face au MONT POURRI, le hameau DU MONAL est désert et c'est un bonheur de pouvoir y passer la nuit... Le vent du soir m'accompagne pour une petite et dernière promenade au seuil de la nuit. 


R118



L'Hôtel VAGNEUR à VENS / SAINT NICOLAS est une étape agréable. En réalité, à mon arrivée l'hôtel était complet mais un appartement était disponible à proximité, dans une ancienne maison du village.
Je n'ai pas bien dormi, certainement légèrement fatigué par la longue journée de marche… Ce matin départ pour VALGRISENCHE / 1648m, village situé dans la vallée du même nom, au dessus de la Vallée d'AOSTE que je dois donc traverser... 
Le sentier de descente vers le fond de vallée à AVISE / 777m débute juste à côté de l'église, sous le parking. Le petit panneau signalétique est siglé du logo de la VIA ALPINA... 
Ce sentier descend pratiquement droit dans la pente jusqu'au hameau de CHARBONNIER où je retrouve, en face légèrement au dessus et en face de l'église une autre trace pour AVISE... C'est un vieux chemin autrefois utilisé pour desservir les villages mais également accéder aux champs et aux prés désormais irrigués par de puissants systèmes d'arrosage. 
  

Coup d'œil sur la tour carrée et le magnifique château d'AVISE... Un pont enjambe la DOIRE. Je continue vers RUNAZ / 802m, point de départ pour VALGRISENCHE. Personne dans les ruelles du village pour me renseigner sur la suite... Je trouve enfin un chemin forestier qui correspond à la description donnée dans le road book et confirmé par le GPS. Après de nombreux virages et contours, je finis par atteindre le petit hameau de PESSE, véritable oasis de montagne à plus de 1400 m d'altitude ! 
La suite est une longue méprise car le topo de la VIA ALPINA n'est qu'approximatif que ce soit au niveau du temps de marche que des temps de passage... 
Pour être précis, il est indiqué nulle part que l'itinéraire vers la vallée de VALGRISENCHE consiste en une longue montée dans une épaisse forêt d'épicéas et de mélèzes jusqu'à une " épaule " que l'on contourne à plus de 1800m d'altitude avant de redescendre pour rejoindre le fond de vallée à PLANAVAL / 1553m puis VALGRISENCHE à plus d'une heure et demie de marche ! 


Pour être complet, il existe une trace correctement signalée sur la gauche de la route forestière.. mais en DESSOUS du hameau de PESSE ! 
Enfin le sentier N°20 n'existe pas.. il faut emprunter le N°20 B à l'endroit indiqué sur le road book puis, par une sente raide et mal signalée, traverser une première et ancienne bisse (canal d'irrigation), poursuivre la montée et enfin rejoindre une autre bisse que l'on suivra en se dirigeant vers l'est pratiquement jusqu'au hameau de BAULIN. 
A noter l'insuffisance chronique du balisage sur la deuxième partie de l'étape... 


R117



Malgré un bon repas dans une ambiance particulière mais trés conviviale, il est difficile de bien dormir à l'Hospice du GRAND SAINT BERNARD... Les lieux et les murs sont trop chargés du poids de l'histoire et demeurent marqués du destin des hommes ! Le bâtiment actuel remonte au XIXème Siècle et aujourd'hui encore l'hospice reçoit randonneurs et pèlerins. Cinq chanoines aidés de salariés et bénévoles, dont certains français, assurent l'accueil et l'hôtellerie. Ce matin dimanche, des pèlerins venus du VAL FERRET voisin participent à une messe et les couloirs de l'hospice,  résonnent de chants et de musique de l'orgue portés par l'esprit des lieux. Il devient alors très difficile de quitter la chapelle qui se remplit petit à petit des habitants montés depuis les villages de la vallée ! 
Je n'oublierai pas cette étape !

Aujourd'hui, je vais franchir la frontière et descendre vers la VALLÉE D'AOSTE en ITALIE... Une dernière image de SAINT BERNARD sur les bords du lac et je prends la route, sous un vent glacial et bien protégé par un anorak.
Je retrouve facilement le tracé pour la descente. En effet au cours des siècles les nombreux passages ont laissé de nombreuses traces du long travail des hommes : murets, dallages de chemins... et il est aisé de descendre ainsi au milieu des prairies alpines vers SAINT RHEMY EN BOSSES / 1615m, vieux et authentique village aux toits de lauzes, niché au dessus d'un torrent.
À la sortie du village, je traverse un pont pour continuer sur un chemin forestier jusqu'à SAINT LÉONARD / 1518m. Vers l'église je trouve un panneau indiquant la prochaine étape du road book... le COL CITRIN / 2481m, plus haut que le GRAND SAINT BERNARD !
Il fait beau et je fais une pause déjeuner au pied d'un vieux mélèze tout en observant le ramassage du foin. La trace de montée alterne de raides lances avec quelques longues traversées sur une piste forestière. J'arrive rapidement à une curiosité du village : la source CITRIN à plus de 1800m. 

Un habitant m'explique les particularités de cette source...
C'est une source d'eau gazeuse
et l'eau qui en sort pétille mais est difficilement buvable en l'état car trop chargée en sels de fer ! Ce qui est presque toujours le cas.  Alors tant pis, j'en resterai à l'eau de la gourde... Je repars pour une nouvelle montée au milieu d'alpages désormais abandonnés  avec plusieurs chalets en ruines. L'endroit est trés beau mais désormais vide et un peu triste.  Plus de troupeaux de bovins  mais une harde de chamois qui détalent à ma vue.



  
La suite et la fin de la montée s'effectuent sous une ligne à haute tension que je retrouverai sur l'autre versant. 
J'entreprends rapidement une raide descente vers le magnifique vallon de VERTOSSAN, ensemble harmonieux de prairies de fauche et d'estive au milieu de mélèzes. Je me presse car l'étape du jour est relativement longue . Heureusement et hormis le vent, le temps est au grand beau. L'endroit fait l'objet d'aménagements et de travaux afin de développer l'exploitation des prairies : irrigation et drainage des lieux humides et marécageux.
Je poursuis ma longue marche sur la route forestière en restant attentif à rester sur la rive gauche, au dessus du torrent. Après ce très long faux plat, je perds la trace pour me retrouver au milieu d'une ferme qui paraît désertée par les troupeaux et les propriétaires ! Je décide de reprendre la route forestière qui n'arrête pas de reprendre de l'altitude... Finalement je rejoins le COL DE JOUX / 1823m d’où j'aperçois en contrebas un petit lac et encore en dessous, serré autour de l'église, l'ancien et beau village de VENS / 1740m avec ses ruelles étroites et ses toits de lauze, perché au dessus du VAL D'AOSTE. La journée à été belle mais il commence à se fait tard. Coup de téléphone... L'accueil est très cordial et une chambre est disponible dans le seul hôtel du village !
Ce soir, gentillesse et hospitalité Italienne avec pasta et fontina...Juste récompense aprés une belle étape alpine dans un splendide environnement .