Vanoise

Vanoise
Au Col Rouge

jeudi 30 juin 2011

R18
Ce matin vers cinq heures, le réveil a sonné pour les propriétaires de l'Auberge... C'est l'heure pour la mise en route de la fabrication du fromage... le GAILTALER. Le caillé, suivant une méthode traditionnelle, est séparé en grains et chauffé jusqu'à 48°C... Il est ensuite égoutté, moulé et pressé avant de passer au salage par trempage puis brossage extérieur régulier pendant toute la durée de l'affinage, soit sept mois environ ! Au final un produit traditionnel, de 10 à 14 kg par meule... qui en vieillissant davantage tend vers la texture et la saveur d'un parmesan !
Vous voulez en savoir plus ? Adressez-vous à ALM GASTHAUS-SENNEREI "ZUR ALTEN KÄSEREI" à EGGER ALM... Vous aurez compris qu'après la dégustation d'hier au soir, je souhaitais en savoir davantage !
Alors que le caillé se transformait, je prenais le petit déjeuner... Je quitte donc EGGER ALM en début de matinée pour NASSFELD, pour une autre interprétation et/ou vision de la montagne et de l'économie Alpine !
A la route forestière succède bientôt un ancien chemin militaire qui me conduit sur le versant sud du VALLONE RIO BLANCO ( Nous sommes en ITALIE...). Sur ce chemin on distingue toujours les anciens aménagements et travaux de l'époque... Aujourd'hui ce sentier est par endroit devenu dangereux et pourrait, à terme poser des problèmes de sécurité et d'accès. Il y a déjà par endroits des aménagements de types chaînes ou câbles... mais il faudra certainement sécuriser d'autres endroits !
La remontée vers le Col de STUTENBODENSATTEL s'effectue dans une très belle hêtraie, puis sous les sapins. Je poursuis en direction de GARNITZENALM, au dessus de la station de NASSFELD, où je croise un chantier forestier qui paraît être à l'abandon ! Camion grue au milieu du chemin, parebrise "étoilé" en plusieurs endroits... bizarre et insolite !
Une petite parenthèse concernant l'iphone... Ces derniers jours, j'ai utilisé l'énergie fournie par un petit capteur solaire pour l'alimenter. J'essaie une nouvelle fois pour une dernière photo devant un magnifique paysage !
C'est alors que je croise le chemin du Professeur T. qui revient  d'une longue randonnée dans alpages. Originaire de la vallée, ses travaux d'enseignant et de chercheur concernant l'énergie, l'ont conduit dans le monde entier... Commence alors une marche faites d'informations et d'échanges sur l'histoire des frontières et la guerre dans ce secteur des Alpes... mais aussi les fossiles, très abondants, et enfin la rarissime WULFENIE, fleur des Alpes emblématique de la région !
Un dernier "pot " sur les bords du lac, un échange de cartes et je poursuis mon chemin à la recherche d'un hébergement pour le soir... Ce sera l'hôtel Gartner Kofel .
Demain matin, je ferai quelques courses avant de reprendre la trace vers le refuge ZOLLNERSEE HUTTE.

mercredi 29 juin 2011



R17
Départ de FEISTRITZER ALM après une nuit correcte.
Je n'ai pas encore pris l'habitude de me lever suivant le soleil... Or à l'est il se lève plus tôt. Cela pourrait m'éviter des après-midi à marcher en plein soleil et par des températures élevées. Hier il a fait très chaud, j'ai bu trois litres d'eau dans la journée... Aujourd'hui c'est encore plus chaud et à peine supportable au soleil !
Je suis arrivé à EGGER ALM et il était difficile d'aller plus loin avec cette chaleur ! Pourtant, aujourd'hui  les altitudes ont variées de 1900 m à 1422 m ce soir !
La journée s'est bien déroulée. Je vais éviter de mentionner montées, descentes et dénivelées... Il y en aura suffisamment...
Aujourd'hui, j'ai traversé des alpages et des hameaux magnifiques... une opportunité pour le photographe  !
J'ai croisé des gens adorables... alpagistes ou simples résidents attentifs à vous renseigner et éventuellement à compléter votre réserve d'eau... La Via Alpina est connue et est un passeport de bonne conduite réciproque... Je marche tranquille... parfois énervé par les manques de balises et / ou les erreurs d'itinéraire. Aujourd'hui le balisage était correct mais il fallait rester attentif... Il suffit de quelques billes de bois qui masquent le départ d'une trace montante ou descendante ou d'un moment d'inattention pour ne pas voir le changement brutal de direction !
Un autre épisode, des travaux d'abattage forestiers qui coupent les arbres et donc le balisage dans le même temps... Il reste les seules traces du sentier au sol... Mais on s'en sort !
En cette fin d'après midi je me suis donc arrêté à EGGER ALM, simple hameau d'alpage mais dans un cadre enchanteur entouré de mélèzes, un habitat traditionnel bien conservé, mais adapté avec des capteurs photovoltaïques sur les toits, sans oublier les fleurs !... La plupart des résidents font un fromage le GAILTALER ALMKÄSE. Fameux !
J'ai pris le repas du soir sous la forme d'une assiette de spécialités locales : fromages secs et frais, saucisse fumée, speck et deux variations de ce qui pourrait ressembler à des rillettes... servi avec du pain noir... sans
oublier une bière bien fraîche ! C'est le genre de repas qu'il faut faire suffisamment tôt afin de passer une bonne nuit !
Pour aujourd'hui ce sera le seul repas .. avec le petit déjeuner !
Des excuses... Oui, mais je marche !
Maintenant, à défaut de la soupe, c'est l'heure de la lessive.

mardi 28 juin 2011

R16
Auberge agréable. J'ai dormi fenêtre ouverte... aucun bruit... Et pourtant trains, voitures et camions circulent  !
... Bon et copieux petit déjeuner ! J'ai  préparé deux sandwichs de Speck pour le casse croûte de midi !
L'itinéraire est bien indiqué et c'est sans aucune difficulté que je quitte THÖRL-MAGLERN pour attaquer les premières pentes dans la forêt. Une nouvelle fois le sentier part tout droit. C'est raide ! 
Aujourd'hui, c'est un long, très long parcours avec 1400 m de dénivelée positive et j'espère ne pas trop perdre de temps....
C'est raté dès le premier alpage ! En effet, la trace s'arrête... Des travaux de déboisements et de créations de nouveaux pâturages ont masqué ou détruit le balisage. Un panneau de fléchage est même carrément inversé !
Un peu au hasard, comptant retrouver plus tard quelques traces, je m'engage sur un  chemin qui contourne la crête versant italien !...
Je découvre des casernements, des blockhaus datant de la guerre 14-18. Il y a même un four à pain !
La montagne est ainsi "truffée" de postes de tirs et de casernements !
Ensuite, plus de chemin et plus de traces !
J'hésite et décide de descendre sur le versant Autrichien... Difficile mais prudente descente dans une forêt très en pente, je rejoins une route forestière et pars plein ouest souhaitant retrouver cette trace !
Après plus d'une heure et demie passée dans les bois et un peu par hasard, la voilà !
C'est alors un long trajet sur des chemins forestiers et sentiers pour arriver au refuge SCHUTZHÜTTE OISTERNING situé sur l'alpage de FEISTRITZER ALM... Il y a des voitures !
Les tongues, l'anorak puis soupe à la gulasch préparée par RUDI le gardien...
Le couple s'apprête à redescendre en voiture dans la vallée. Je ne traîne pas et monte me coucher dans un des dortoirs !
Dehors, il fait frais et le vent du soir s'est levé. Par la fenêtre bien ouverte j'entends les sonnailles des troupeaux.... Puis c'est le silence.

lundi 27 juin 2011

R15 
Départ depuis l'hôtel VITRANC à PODKOREN, après un petit déjeuner copieux : Jus de fruits, thé, charcuterie, fromages, confitures et miel... Difficile de bâcler un tel déjeuner et encore plus difficile d'attaquer la raide montée vers le haut du village  !
C'est une journée particulière qui pourrait commencer par une chanson de Jacques Brel... "Les taureaux s'ennuient le dimanche". Cela tombe bien, c'est dimanche, et cela tombe encore mieux car il y a des taureaux au fond du pré que je dois traverser !
... il y a même, pour une fois, une balise qui insiste lourdement sur l'itinéraire !
Le propriétaire des bestiaux avec de grands gestes me montre un panneau d'avertissement et m'invite à contourner largement le troupeau... Ce que je fais en traversant un champ d'orties !
Ça sent le gag !
J'ai reçu  des conseils concernant les ours mais rien sur les taureaux ! Je n'ai ni sifflet, ni clochette... ni vélo ! Par contre j'ai un superbe sac de montagne Millet que j'étrenne depuis deux jours ! Il est d'un magnifique rouge !
Finalement le propriétaire surveille cette traversée du pré et accompagne mon parcours de coups de triques sur les bêtes les plus agitées.

C'est ensuite la montée vers le point d'entrée en Autriche : le WURZENPASS / 1073 m.
Juste avant la frontière, je croise un jeune couple de randonneurs Berlinois qui font le Parcours Slovène. Je  les renseigne sur l'état du parcours. Leur français est parfait !
Dès la frontière, j'attaque la montée vers le Refuge DREILANDERECKHUTTE. C'est une vraie montée plus qu'un sentier qui part droit dans la forêt avec des marches ! Je prends vite de l'altitude... La trace continue par un large chemin pour arriver sur un grand et magnifique alpage, à proximité de l'arrivée d'un télésiège.
Le temps de boire un "panaché"... Il n'y a pas que des erreurs d'itinéraire, je continue vers le DREILANDERECK  / 1508 m, point commun des frontières Slovène, Italienne et Autrichienne !
Vite une photo et c'est la descente vers THORL-MAGLERN ! Long parcours de 900 m dans les bois, sur une ligne de crêtes boisées, le long de la frontière avec  l'Italie... Je passe à côté de bornes qui indiquent  les limites des Etats... Elles sont datées de 1920.
Je suis attentif à ne pas me perdre dans ces bois de conifères, puis de hêtres car je retrouve des balisages Slovènes, Autrichiens et Italiens !
Vers la fin du parcours, je retrouve un autre monde en passant  au dessus de l'autoroute du TARVISIO, col de communication autoroutière avec l'Italie !
Je pense alors à la biche rencontrée au milieu des bois dans un très beau contrejour... tous les deux immobiles et figés de surprise.
Je pense aussi aux minutes volées à observer l'agitation d'une  grosse fourmilière repérée au bord du chemin... !
A THÖRL MAGLERN, Je trouve facilement un hébergement dans une vieille auberge de bord de route... À proximité d'une voie ferrée et non loin de l'autoroute !
Allez savoir ...

dimanche 26 juin 2011

R14
Départ de TRENTA sous le soleil. J'ai perdu du temps à chercher... puis à retrouver ma deuxième paire de lunettes de soleil !
La route d'accès au Col de VRSIC depuis KRANJSKA GORA a été construite par des prisonniers russes, durant la Grande Guerre ! Deux mille sont morts de mauvaises conditions de vie et / ou emportés par une avalanche !
De VRSIC, je poursuis vers le Col de VRATCA / 1801m... et découvre d'une part la très belle vallée de TAMAR... mais également  les montagnes Autrichiennes ! Le parcours est très beau sur un plateau vallonné avec de beaux mélèzes et en arrière plan les parois calcaires du MOJSTROVKA !
En ce samedi, il y a du monde en montagne. Des adolescents parcourent également le sentier jusqu'au SLEMENOVA SPICA avec un encadrement conséquent, une cordée est dans une voie et, plus bas, je croise deux jeunes randonneuses des USA / Virginie... qui sont perdues et cherchent à rejoindre VRSIC où est garé leur véhicule ! Elles se sont trompées d'itinéraire de montée... je comprends plus tard leur frayeur... Au fond de la Vallée de TAMAR la trace passe dans un ravin étroit et pierreux et les récents et violents orages ont complètement dévastés l'accès !
Pour être clair, l'endroit est devenu dangereux car constitué de pierres instables et/ou graviers sur fond de dalles de calcaire. Descendre dans ces conditions n'est pas évident... il y a bien un piton mais je n'ai pas de corde. De plus de gros névés, sous lesquels le torrent s'est frayé un passage, encombrent l'étroit passage !
Plus tard, le gardien du KOCA DOM V TAMARJU me confirme la violence des orages et les gros problèmes d'accès...
Une dernière photo de la vallée et de la pyramide du JALOVEC !
Je poursuis vers la vallée, aperçois les installations et tremplins de saut à skis... Ils ont été construits pour des Championnats du Monde !
J'arrive enfin à PODKOREN ! je trouve un hébergement dans un hôtel du village... à environ deux kilomètres de la frontière avec l'Autriche !
J'ai terminé le parcours Slovène !

R13 Suite...
Journée en R comme les précédentes... R comme Réparation, comme Relâche et pourquoi pas Repos...
Dans la nuit et en début de matinée il y a eu de gros orages qui ont occasionné de sérieux dégâts, particulièrement sur les versants nord ! Il était donc difficile de partir dans ces conditions.
D'abord les pieds... J'ai ouvert une très grosse et nouvelle ampoule ! Comme j'étais en tongues,... les pieds ont bien pris l'air... il pleuvait  !
En fin de matinée je suis descendu au Bourg de BOVEC, à 20 km de TRENTA afin d'acheter un sac plus adapté à ce type de randonnée lequel est, d'une certaine façon, du portage de charges sur une longue durée... et une longue distance. J'ai trouvé un sac MILLET, plus grand, plus léger, avec un meilleur calage aux épaules et au dos.
A noter que cette différence très perceptible le matin disparaît avec le soir quand tout devient trop lourd !
J'ai fait un colis de l'ancien sac, l'ai  porté à la Poste de BOVEC... et expédié à LYON.
En  préparant ce voyage, j'avais fait l'impasse sur deux ou trois équipements dont le sac inadapté au port de charges lourdes avec les sangles qui vrillent et se déforment... et  l'anorak trop lourd... pas de miracle !
Déjeuner dans un petit Resto : Steak grillé et  salade... ça change des saucisses fumées et du pain des refuges !
Je suis remonté à TRENTA en stop en prenant le temps d'admirer la belle rivière SOCA... Connue des amateurs de Kayak du monde entier... Déjà les points de mise à l'eau sont réservés et les navettes de remontée des bateaux forment une partie significative du trafic routier ! Enfin que rajouter sinon la magnifique et unique couleur de l'eau de cette rivière... Il faut y aller !

Le jeune couple qui m'a pris en stop propose des appartements dans une maison située à huit cent mètres en dessous de TRENTA...Ils vous attendent !
Merci

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vendredi 24 juin 2011

R13
Dès quatre heures du matin... ça bouge dans le dortoir. Quatre jeunes Slovaques arrivés tard hier au soir, partent pour faire l'ascension du TRIGLAV, la plus haute montagne de la SLOVÉNIE et sommet mythique pour cette partie des Alpes.
A peine plus tard c'est une averse qui finit de me réveiller ! Ma crainte est que je ne puisse pas poursuivre vers TRENTA et donc rester au KOCA NA PREHODAVCIH une ou deux nuits de plus car les prévisions météo ne sont pas bonnes et il n'y a pas d'eau au refuge !
Finalement la pluie cesse vers 7h30. Je termine la préparation du sac. La cape et le pantalon de pluie seront immédiatement disponibles.
Quelques photos matinales et c'est le départ pour la descente vers TRENTA, soit 1450 m de dénivelé ! La trace emprunte un ancien chemin militaire datant de la fin de la première guerre mondiale... et le cheminement est régulier jusqu'à un  col : le CEZ DOL / 1330m. A cet endroit je décide de bifurquer à droite afin de rejoindre, en descendant de nombreux éboulements et matériaux d'avalanches, la très belle vallée de ZADNIJICA, où coule la KRAJCARICA, ruisseau qui devient rapidement rivière. L'eau est très claire, transparente et bleue, malgré les orages... magnifique !
La descente dans la caillasse et les pierres pas toujours stables est un peu dure pour les pieds et les articulations !
Plus à l'aval, je passe devant plusieurs fermes aux toitures particulières et recouvertes de bardeaux. Beaucoup sont restaurées et l'ensemble a beaucoup de caractère et de charme !
Je suis encore dans le Parc et la circulation des voitures est limitée aux seuls habitants.
Enfin, le chemin croise la route venant de KRANJSKA GORA, importante station de ski Slovène... je suis arrivé à TRENTA, petit bourg, carrefour routier, et centre touristique au cœur du massif du TRIGLAV.
Je me dirige vers le Centre d'Information du Parc National... Un appartement est disponible. Puis douche, bulle dans un transat les pieds à l'air, enfin salade et pasta... Il tombe une pluie diluvienne, les éclairs font briller le fond de l'assiette... elle est vide.



jeudi 23 juin 2011




R12 
Départ du KOCA PRI TRIGLAVSKIH JEZERIH....... Après une nuit glaciale dans un grand dortoir désert ! Le refuge est sur le sentier des sept lacs du TRIGLAV et à ce titre très fréquenté par des familles et des randonneurs. Prévu pour 220 places, il est souvent complet en pleine saison ! 
La montée de la vallée est magnifique, d'abord sous les mélèzes, puis dans un décor minéral fait d'éboulis et de grandes plaques de calcaire et enfin sur les très nombreux névés qui cachent encore les rochers en altitude mon itinéraire se termine, en principe, au KOCA N'A DOLICU.... mais les importants névés en décidèrent autrement ! Parvenu au Col du HRIBARICE... et devant autant de neige, je décide par prudence de faire demi tour et d'aller dormir au ZASAVSKA KOCA NA PREHODAVCIH.
C'est à cet instant que j'aperçois deux randonneuses cherchant une voie de descente... et s'approchant dangereusement d'une barre rocheuse située en contrebas... et sans deviner le danger. Je crie et leur fait des grands signes pour les diriger vers une pente de neige facile à descendre... elles finissent par comprendre et me remercie avec des "Thank you" et des grands moulinets de bâtons !
Puis je croise un randonneur, qui emprunte la trace du Col d'où je viens. Je l'informe des difficultés... il décide de continuer ! 
Finalement il fera demi tour et je le retrouverai au Refuge... C'est un diplomate, conseiller commercial à l'ambassade du Brésil, dans la Ville du Cap en Afrique du sud... Il m'avoue avoir eu peur !
Repas frugal et nuit froide dans un petit refuge sans eau ! Nous sommes une petite dizaine dont un couple de jeunes français originaires de Franche Comté.
R11
Après la longue étape d'hier, la trace conduit dans la haute Vallée du TRIGLAV, au coeur du Parc National.
Cependant au refuge je découvre qu'il y a non loin de là une vallée marquée par de durs combats au cours de la première guerre mondiale. Outre les forts et barbelés en haut d'un Col à 1804 m d'altitude... avaient été construits également un hôpital et des casernements ! En pleine montagne. C'est aujourd'hui un lieu de mémoire.
Un des refuges du parc, le KOCA POD BOGATINOM est d'ailleurs un ancien bâtiment militaire transformé.

C'est de là que je reprends la trace pour le KOCA du soir !... le PRIH TRIGLAVDKIH JEZERIH.
C'est une longue marche dans une forêt de mélèzes et de quelques épicéas, avec beaucoup de détours pour éviter lapiaz et dolines.
Le sentier finit par déboucher au dessus d'un verrou glacière... Voici le premier des sept lacs de la vallée et un peu au dessus, au pied d'un rocher, le refuge...
Priorité : trouver un endroit pour faire sécher le linge lavé ce matin. Le beau soleil de la journée n'a pas suffit !




R10
Grand beau... Le temps idéal pour traverser les Arêtes depuis le Refuge du CRNA PRST ( Le Doigt Noir ) jusqu'au VOGEL....
Je garderai un très bon souvenir de ce refuge et du couple de gardiens très disponible et accueillant. Lui travaille encore à 74 ans...
De part sa situation très particulière, le refuge est un vrai nid d'aigle qui fut d'abord un poste militaire. Parfois les lieux peuvent rester plus d'une semaine sans visiteur....C'est aussi un refuge sans eau !
Ce matin, c'est une longue journée qui commence ! Je voudrais faire cette longue et difficile traversée des arêtes en une seule traite, évitant ainsi une étape intermédiaire. Le cheminement est très aérien et il faut avoir le pied sûr... dès la sortie du refuge, le matin.
Le tracé évolue soit directement sur les arêtes soit sur une des faces ! Il y a quelques câbles, des piquets... et parfois deux troncs posés au dessus d'un ravin ! Sur un tel tracé, j'ai l'impression de ne guère avancer ! La deuxième partie est faite essentiellement de traversées de combes et passages de cols... Il y a quelques "pas" délicats et je dois parfois ètre patient en croisant ou doublant des randonneurs montés depuis la vallée par  un téléphérique. J'accélère la cadence car le temps passe !
Rapide traversée à proximité du Mont VOGEL / 1922 m  et j’enchaîne sous de nouvelles arêtes... Je n'en vois pas la fin ! C'est alors que j'aperçois trois magnifiques mouflons. Instant privilégié et furtif car ils m'ont vu... ils disparaissent au-dessus du col.
Non loin du sentier, j’aperçois quelques anciennes pierres frontière mais aussi des ruines de bâtiments datant de la Première Guerre Mondiale et quelques vestiges de tranchées qui remontent à l’époque où la frontière longeait la crête de ces montagnes, séparant l'Empire Austro Hongrois du Royaume d’Italie.
Au loin apparaissent déjà, magiques et sauvages, les forêts du Parc National du TRIGLAV et les parois calcaires du haut massif. Dans la descente je traverse d'anciens alpages envahis par la forêt : mélèzes, pins et érables sans oublier les fleurs ! Je reviendrai pour un cours de botanique car ce massif dispose d'une riche flore alpine bien en évidence car beaucoup d'espèces sont en pleine floraison.
Je pense poursuivre  l'itinéraire vers le KOCA DOM NA KOMNI mais un défaut de balisage et une erreur m’entraînent sur une mauvaise trace, très bas vers le magnifique Lac de BOHINJ. Il va falloir tout remonter une nouvelle fois !
Je finis par arriver et un bon plat de spaghetti bolognaise fera oublier toutes ces difficultés !  
Le refuge dispose de douches mais l'eau est froide... La responsable  me donne un seau d'eau chaude qui fera très bien l'affaire.

Je retrouve au refuge le couple de randonneurs belges partis la veille et qui ont fait une étape intermédiaire.       
Trés longue et fatiguante  journée ... ampoules aux pieds !

R9
Ce matin, pluie sur le POREZEN  / 1630 m et de gros problèmes d'ampoules. Ce sera donc une journée de repos forcé... encore que !
J'en profite pour rester en tongues et soigner les pieds ! Contrairement à la journée précédente, il y a de l'animation au refuge car aujourd'hui se déroule une compétition qui entre dans un challenge mondial des courses et marathons de montagne. Dès 8 heures du matin, grosse ambiance avec arrivée des services de sécurité, de police et l'installation d'un ravitaillement pour les coureurs  !
Au programme 2800 m de dénivelé positif...
Les accordéons se mettent en place, les bières et Schnaps sont sorties des sacs et la fête commence. La pluie, bien élevée, prend congé mais laisse un vent froid. Je suis toujours en tongues !
Le temps a l'air de s'améliorer et je descends à PETROVO BRDO / 803 m où se trouve une auberge susceptible de m'héberger pour la nuit. Il y a de la place et je rencontre un couple de Belges flammands qui vont jusqu'à INNSBRUCK également par la VIA ALPINA.
Le matin, gros orages... je propose un itinéraire modifié afin de ne pas perdre la journée. Nous partons donc pour le Mont VRH BACE, avec transport en 4x4 !
Surprise, la neige est au rendez-vous ! Et recouvre une partie de la trace.
La montée au CRNA PRST / 1844 m est un parcours sur des arêtes, en partie au-dessus de la forêt, suivant des croupes herbeuse... Le problème est la pluie glacée qui tombe en rafale et surtout un vent tourbillonnant qui soulève et déplace la cape de pluie... sale temps aussi pour le sac qui se mouille en peu de temps ! Manifestement j'ai encore des progrès à faire ... 
Pas d'hésitation, je m'abrite sous un sapin pour remettre le tout en place et en profite également pour enfiler un surpantalon de pluie... La marche se poursuit dans une forêt de melèzes et sur un sentier pierreux sous le regard de sombres parois rocheuses. L'endroit est vraiment sinistre et le "feulement rauque" et répété d'un lynx termine le tableau.
Ouf ! après un raide et dernier couloir dans la pierraille, j'arrive au KOCA DOM ZORKA JELINCICA / 1835 m.
Au cours de la montée, malgré la pluie et le vent, j'ai aperçu de magnifiques Ancolies des Alpes et autres Trolles.
Avec cette journée, au cours de laquelle, j'ai vu les premiers mélèzes, j'arrive dans le Parc National du TRIGLAV, renommé pour ses fleurs et plantes Alpines. Aujourd'hui compte tenu de la météo je n'ai pas voulu poursuivre sur les arêtes.


R8
Après une bonne douche et une bonne nuit dans un refuge désert, le petit déjeuner est pris tôt. C'est le départ pour Le Mont POREZEN / 1630 m et le refuge DOM ANDREJA ZVANA BORISA / 1590 m...!
D'abord trajet en voiture pour la pharmacie de CERKNO auprès de laquelle j'achète alcool et pommade. Aujourd'hui c'est pour soigner et désinfecter l'ongle incarné... puis départ pour POLJANE où je retrouve l'itinéraire de la Via Alpina, mais toujours en tongues !
Quelques soins aux pieds, j'enfile péniblement les chaussures et c'est à nouveau le départ pour une nouvelle et longue marche solitaire. Le sentier part droit dans la forêt et longe un torrent, presque une cascade. Pour grimper sec, ça grimpe sec et les pieds continuent de me faire souffrir. Mais je n'ai pas le choix, il faut avancer !
Le cheminement n'est pas des plus aisés car des bûcherons ont encombré la sente avec de nombreuses branches issues de l'abattage de hêtres ! Le temps est lourd et la trace désertée par les randonneurs. Comme les jours précedents, je ne croiserai personne.
Une petite hésitation vite corrigée par un coup d'oeil sur la carte et me voilà sur les contreforts du POREZEN. Pour la première fois depuis le départ, j'effectue un parcours sur une crête avec des espaces dégagés... Ca change des hêtres et autres sapins ! j'arrive à un premier col. Il y a quelques troupeaux et des chalets d'alpage mais toujours personne. Je traverse quelques bosquets aux arbres rabougris comme s'ils étaient marqués à jamais par le vent et les difficiles conditions climatiques. 
Avec le temps médiocre qui s'installe et le vent qui se lève l'endroit devient austère et presque sinistre malgré les nombreux lys martagon et lys orangé... c'est l'époque de la floraison et les environs sont couverts de fleurs.
Dernière montée sur les flancs du POREZEN et j'arrive au  refuge. C'est un ancien poste militaire. Le rez-de-chaussée est en béton et un niveau en bois a été créé pour aménager des dortoirs. J'aime cette odeur du bois qui recouvre les parois ! Il faut au moins ça pour dissiper cette ambiance froide et silencieuse... avec le vent qui souffle maintenant très fort, la brume qui recouvre le paysage et isole le refuge, je suis en plein remake de SHINNING. Dans une telle ambiance, même la douche flanquée au fond d'un vaste espace froid et humide paraît incongrue. En effet, le refuge a très peu de réserves d'eau et elle manque très souvent à la fin de l'été. 
Le gardien, très sympathique fait ce qu'il peut pour m'accueillir correctement et animer l'endroit. En fin d'après midi, deux personnes sont arrivées pour renforcer l'équipe du refuge, préparer des repas et des gâteaux. En effet, une course pédestre internationale est prévue pour demain et un poste de ravitaillement sera installé sur la terrasse, devant le refuge. Cela devrait changer l'ambiance, s'il ne pleut pas !
Après avoir jeté un coup d'oeil à la cuisine et plus particulièrement à la préparation d'un Apfelstrudel, je prends le repas du soir, seul, au fond de la grande salle chauffée... Atmosphère très particulière !
J'en oublie le menu : saucisse fumée avec un ragoût de choux émincé et de petits haricots rouges  !
Nuit à la hauteur de l'endroit... vent qui siffle, huisseries qui laissent entrer le froid et le vent. Et pour terminer une bosse gagnée contre le lit du dessus pour récupérer une couverture ne tenant pas sa place !

R7
Ce matin grand beau. Départ un peu tardif du gîte... mais il y avait de très bonnes raisons ! D'abord le petit déjeuner, puis la possibilité d'utiliser Viber et la téléphonie sur I.P. grâce à la très bonne qualité du Réseau Wifi de l'auberge...
Je peux ainsi passer quelques coups de fil en France. Pendant ce temps le linge finit de sécher sur le balcon !
Départ de LEDINE pour HERMANOVEC et le KOCA NA ERMANOVCU... Il fait très beau et c'est vraiment un plaisir et une découverte à chaque contour du chemin : les travaux des champs battent leur plein et en particulier la fenaison des prés... l'odeur du foin coupé envahit le paysage !
Au bocage succèdent désormais des reliefs beaucoup plus marqués avec les verts des prés qui se détachent sur le noir des forêts et le toit rouge des grosses fermes isolées qui forment l'essentiel de l'habitat... harmonie des couleurs d'un jour sur la Terre avec les brumes et lumière de fin de journée !
Je reviens à des considérations moins inspirées quand, à l'intersection de plusieurs chemins, la Via Alpina se fait alors mince trace en lisière de bois... et se termine en haut d'un pré ! Il me faut vraiment être attentif pour retrouver la trace perdue et ne pas passer la soirée dans les bois !
Je longe la lisière et arrive à proximité d'un poste de chasse puis d'une cabane écroulée pour retrouver la mince trace dans les herbes... Mauvais présage, elles sont dans les deux sens ! Quelqu'un s'est égaré avant moi.
Je remonte ce grand pré, puis le redescend à nouveau. Alors, imaginant le bon itinéraire suivant les courbes de niveau... je  retrouve un chemin et le balisage environ 150 mètres plus loin dans les bois... Je flaire la négligence de bûcherons qui ont abattu des arbres situés au bas du grand pré, effaçant ainsi tout repère !
Un coup d'oeil sur une carte pour m'apercevoir qu'aujourd'hui le tracé suit à peu près une ligne de haute tension... ce sera mon fil d'Ariane !
Je passe au sommet du BEVKOV VRH  puis me retrouve à la partie supérieure d'un immense champ en train d'être fauché ! Il n'y a même plus de traces dans l'herbe, tout a été effacé par le grand coup de tondeuse ! Pas rancunier, je salue le couple de paysans affairés autour de grandes "balles" de foin.
Un coup d'oeil aux alentours et je retrouve la ligne électrique passant à proximité d'une petite chapelle vers laquelle je me dirige volontiers... les Saints veulent rarement du mal aux voyageurs ! Je retrouve une flèche pointant l'horizon " c'est par là que tu dois aller si tu veux dormir ! ".
J'essaie alors de trouver le bon chemin et surtout d'éviter le mauvais raccourci qui me fera perdre du temps ! N'hésitant pas à enjamber ou ramper sous des clôtures en pleine pente, je descends de grands prés en direction d'une importante ferme à proximité de laquelle je retrouve quelques balises. Courte remontée pour rejoindre KLADJE, hameau situé à une intersection de chemins et d'une route que je traverse comme noté sur une carte. C'est ensuite un long trajet pour remonter de 400 m de dénivelé et redescendre encore de 100 m. 
Nouvel et dernier arrêt pour retrouver le tracé, au bout du chemin au fond d'un champ. Le départ du sentier, légèrement en contrebas est masqué par des troncs récemment abattus et coupés. Avec un peu de chance le balisage était peint sur les arbres...
Dernier raccourci dans les bois, mais correctement noté sur la carte pour apercevoir des vestiges de fortifications et cantonnements de la première Guerre Mondiale...
Enfin le panneau indiquant la proximité du refuge PLANINSKA KOCA NA ERMANOVCU, grande maison qui a l'air bien déserte au bord du chemin. L'entrée est sur l'autre côté ! Ouf, la porte est ouverte... Ce soir encore, j'aurai un repas chaud, un lit dans le dortoir et avec un peu de chance une douche !
Ce soir je serai le seul occupant du refuge !
Les gardiens sont effarés de voir mes ampoules ! Deux sympathiques jeunes des environs proposent de me conduire demain matin à CERKNO pour compléter ma pharmacie et traiter le problème sérieusement !
En attendant... C'est l'heure le dîner et la soupe de Gulash préparée par les gardiens. Puis ils s'en vont et  me ferment à clefs à l'intérieur !