Vanoise

Vanoise
Au Col Rouge

lundi 15 août 2011


R69
TAUFERS ce matin... Je quitte l'hôtel après avoir remercié la patronne, elle a même eu droit à une bise ! En effet, elle a pris le temps d'appeler quelques hôtels de STILFS / STELVIO afin de connaître leur disponibilité en chambres ...
Confirmation, tout est complet ! On verra bien...
Je quitte TAUFERS / 1248 m par la route principale en direction de PUNTWEIL et du poste frontière Suisse. 500 m avant, je descends un petit chemin à gauche vers le pont pour traverser le torrent et prendre un sentier en direction de l'Alpage RIFAIRERALM / 2146 m. La trace est bonne, le balisage correct et  le sentier bien entretenu... Les hautes herbes ont été fauchées et dégagées !
La montée est raide, très raide... pratiquement sans discontinuer. L'avantage est qu'une fois le rythme pris ça ne traîne pas... J'arrive à RIFAIRERALM... il y a du monde qui termine la montée, puis se met à table... Je me renseigne sur le passage du col et un des fermiers m'offre une bière sans alcool. J'avais soif...
Je repars et poursuis au milieu d'un alpage. L'itinéraire est bien repéré sur de gros rochers... J'arrive à un premier col puis, un peu plus tard, petit casse croûte au col PLASCHWELLER KAMM / 2455 m.
Et là petit problème... il y a des traces qui montent, qui descendent... et ce ne sont pas les mêmes ! Toutes sont repérées par une marque blanche et rouge !
Un gros rocher est posé juste en dessous du col... il y a deux marques avec une flèche à gauche et une flèche à droite !
Cauchemar, je me revois en SLOVENIE...
Un randonneur qui arrive de STELVIO m'indique la bonne direction ? J'avance, je vois une trace qui grimpe... je grimpe ! Elle contourne un cirque... je contourne et finalement, par un sentier qui a dû être autrefois un chemin sur la frontière, j'arrive au PIZ CHAVALATSCH / 2764 m...
Problème... ce n'est pas sur l'itinéraire ! J'ai dû sauter une page du topo-guide ou rater une bifurcation... si elle existe !
Mais comme je n'ai pas de carte, je ne le saurai pas ...
Le CHAVALATSCH est un sommet avec un petit bâtiment fermé surmonté d'antennes... il y a quelques  VTT probablement arrivés par le versant Suisse.
Je fais le tour et repère un sentier, avec une marque et le numéro 5 qui paraît descendre un vallon vers un alpage, à peu près dans la bonne direction... mais avec 800 m de dénivelé. C'est parti !
J'essaie de descendre rapidement car le PIZ CHAVALATSCH m'a pris un peu de temps... y compris pour l'écrire.
J'arrive à l'alpage constitué de plusieurs bâtiments, dont l'un pour l'élevage de cochons et un autre pour la fabrication de fromage.
Un peu au dessus, masqué par le relief, j'aperçois deux autres chalets ... C'est à la fois un refuge et une petite auberge d'alpage. Il y a un drapeau de l'Europe, quelques tables et parasols, ce doit être sérieux !
Je demande une bouteille d'eau minérale mais aussi les possibilités d'hébergement... Il y a du monde, mais il reste de la place !
Accueil très sympa de toute une famille et de Ghünter, un "vieux monsieur" de 67 ans.
Je fais le choix de rester au refuge STILFSERALM / 2150 m. Je règle ainsi le problème d'hébergement â STELVIO, toujours pas résolu, je reste sur l'itinéraire pour la prochaine étape vers PASSO DEL STELVIO, et passe la soirée dans un alpage... Pas n'importe quelle soirée !
Peut-être que le trajet que j'ai effectué aujourd'hui est une solution et une alternative raisonnable et simple aux aléas du balisage ? Je le pense.
Douche, installation, dîner... Un violent orage survient...
Ce soir, j'ai eu de la chance.
La nuit tombe, l'orage est passé mais le refuge est dans les nuages.
La fenêtre du dortoir est ouverte, j'entends les sonnailles du troupeau et le bruit du torrent. Sympa ! Mais dans la nuit, c'est à nouveau la pluie et le vent qui reprennent.


PS : Comme précédemment noté, le blog prend quelques jours de vacances. Les commentaires et photos sont précieusement conservées pour être mises en ligne début septembre...
Je peux également transmettre les commentaires sur toute adresse mail à me communiquer  : giraud.jeanlouis@gmail.com

dimanche 14 août 2011


R67/68
Nuit dans un hôtel à SCUOL. Il fait chaud et je dors mal ! Après ST.ANTONIEN, c'est une nouvelle et décevante expérience dans un hôtel en Suisse. Les prix sont très élevés, les prestations moyennes... avec un  sentiment bizarre et pas très sain difficile à expliquer !
De plus, les taux de change actuels n'arrangent pas cette situation.
SCUOL est un bourg important, avec un vieux quartier, et qui semble connaître aussi un fort développement... Il y a beaucoup de touristes et les rues sont très animées !
Derrière une colline boisée j'entrevois le château de TARASP.
Départ de SCUOL en direction de S-CHARL. Je trouve un sentier qui monte droit et raide dans les bois croisant  régulièrement la route ! Ce matin, j'ai droit aux klaxons et gaz d'échappement, c'est nouveau !
Au bout de deux heures environ, j'aperçois un arrêt de bus en pleine forêt. Je m'arrête... Il y a bien une navette régulière pour S-CHARL. Ce qui confirme le topo-guide de la VIA ALPINA.
J'attends... Un car s'arrête pour déposer des colis et courrier dans une boîte. Le chauffeur me confirme qu'il continue vers S-CHARL. Je monte, le bus est plein !
S-CHARL / 1814 m est un petit village de quelques maisons, c'est surtout l'accès à un Parc National Suisse. Évidemment, il y a beaucoup de monde sur le chemin forestier en direction du PLAN D'IMMEZ / 1980 m.
Mélèzes, pins cembro et le torrent  CLEMGIA forment un magnifique décor.
L'itinéraire de la VIA ALPINA monte ensuite sur la gauche en direction de l'ALPE DE PLAZER / 2091m... A priori l'itinéraire vers CRUSCHETTA / S-C HARLJOCHL / 2298 m, puis vers TAUFERS paraît évident, je préfère me renseigner auprès d'un Alpagiste !
Je remonte un large vallon dans lequel s'écoulent de clairs torrents et après avoir traversé quelques pierriers, j'arrive facilement au col. Je n'ai rencontré personne et suis seul !
Je prends rapidement la direction de TAUFERS / 1246 m. en passant devant ou à proximité de chalets d'alpage... dont une porcherie ! et en longeant le torrent VALGAROLABACH !
Après plus de deux heures de descente sur une route forestière et sur un sentier, j'arrive à TAUFERS, juste à temps pour quelques courses. Très sympa, l'épicier passe quelques coups de téléphone pour m'aider à trouver un hébergement car tous les hôtels sont complets !
Finalement, c'est un hôtelier du village qui me dépanne en me proposant un lit pliant dans une annexe de l'hôtel !
Il paraît que demain, ce sera la même chose à STELVIO !




samedi 13 août 2011

R66
Ce grand refuge JAMTALHÜTTE m'a impressionné avec sa boutique, ses produits dérivés et sa porte à ouverture automatique...
Aujourd'hui, je quitte l'Autriche avec un petit pincement au cœur... Les derniers jours dans le massif de la SILVRETTA ont été de grandes journées, parfois difficiles, jamais banales ! 
C'est un pays par ailleurs incontournable, le réseau de refuges et de sentiers y est considérable et de grande qualité.
Depuis JAMTALHÜTTE, je me dirige plein est, le long du torrent FUTSCHÖLBACH... La montée est régulière et modérée. Je croise un couple... Ce seront les seuls de la journée.
Le fond de la vallée est un Immense cirque qui doit être un paradis pour le ski de randonnée !
Arrivé vers 2500 m, au niveau d'un abri de bivouac, sous un gros rocher,  je prends le sentier de droite en direction du col de FUTSCHÖLPASS / 2767 m.
Sur un sol fait de graviers et de pierres la trace est moins lisible mais des cairns et un balisage sur les rochers aident au repérage... De plus le col apparaît distinctement avec un panneau frontière !
La présence d'un glacier qui paraît suspendu au dessus du col ajoute au caractère Alpin du paysage !
Je passe sur le versant Suisse et repère rapidement la trace de descente. En fait, elle part au dessus du col et je la rejoins facilement en descendant un névé.
Quant au glacier, il descendait autrefois du côté Suisse... Je vois distinctement son bassin d'écoulement et les importantes moraines qu'il a laissé et qu'il me faudra descendre !
Je repère clairement les moraines et débris morainiques les plus récents, certainement du "petit âge glaciaire" des 18 et 19ème siècles.
Le recul du glacier est impressionnant !
Plus bas, les rochers cèdent la place à la pelouse alpine et aux alpages. Par une longue traversée descendante, le sentier rejoint un  fond de vallée avec une cabane d'alpagiste, le MARANGUN D'URSCHAI / 2209 m.
Par un bon chemin, puis par une route forestière je rejoins ALP VALMATA / 1991 m.
Les prairies viennent d'être fauchées et j'assiste au ramassage du foin par petits engins mécanisés et motorisés qui font de nombreux aller-retour vers les granges et les villages.
C'est ensuite une longue descente par la piste qui serpente dans une vallée étroite et boisée. Vers l'altitude de 1800 m, le tracé de la VIA ALPINA part sur la gauche, pour rejoindre, par une longue traversée horizontale le Village de FTAN / 1635 m, puis par une nouvelle descente, le bourg de SCUOL/ 1283 m.
J'aperçois le beau et impressionnant chateau de TARASP sur son éperon rocheux, sur l'autre versant de la vallée.
Longue journée ! 

vendredi 12 août 2011

R65
Enfin le grand beau ...La belle lumière d'hier au soir le laissait présager !

Après le petit déjeuner du refuge MADLENER HAUS, je récupère chaussures et polo mis à sécher, et finis de préparer le sac.
Direction le barrage de la SILVRETTA. Fait remarquable mais qui nécessite quelques compléments, le barrage est construit en haut d'un col !
Donc, il y a deux vallées et il y a donc deux digues... Une pour chaque vallée !
Ce barrage est alimenté par les eaux de névés et de glaciers voisins... L'endroit est magnifique, particulièrement sous le soleil, et attire cars et voitures de touristes... Souvenirs, souvenirs.
Le sentier démarre au pied de la digue est, côté TYROL et remonte un vallon qui est aussi un alpage avec des troupeaux,  en direction du Col GETSCHNERSCHARTE  / 2839 m. Très rapidement le sentier  part sur la gauche, pour suivre le torrent rive droite... Je m'écarte de quelques pas pour ne pas déranger les veaux bien installés au milieu de la trace !
Puis c'est une montée raide vers un alpage supérieur. L'altitude est plus élevée et l'herbe devient plus rare.
Je passe à proximité d'une belle cascade, située au dessus d'un large replat. A partir là, je vais remonter de gros rochers et des éboulis jusqu'au col.

Pour l'essentiel, il s'agit de dépôts morainiques issus d'un glacier en train de disparaître... La pente est raide et le terrain parfois instable.
Il y a un balisage sur les rochers et par endroit une vague mais bien utile trace !
Après la neige et la pluie des derniers jours, la montée est plutôt agréable et l'adhérence est bonne. A proximité d'un névé, je rejoins un couple de randonneurs.

Puis je pars dans de raides éboulis pour éviter un petit névé sur lequel je n'ai pas trop envie de marcher !
Je sors enfin de ce terrain accidenté et j'arrive facilement au col.
L'ambiance est déjà  haute montagne.
Je découvre l'autre versant... le refuge JAMTALHÜTTE / 2174 m, 700 m plus bas. En face, la vallée de FUTSCHÖLBACH et le GANSHORN.
La descente s'effectue par une trace assez raide qui longe la base des rochers supérieurs et ainsi limite le passage dans les éboulis.
Petite pause sous une moraine, à proximité d'un torrent qui prend son temps, au milieu d'une prairie fleurie...
Je termine la descente par une longue descente en écharpe jusqu'au torrent JAMBACH, puis au refuge JAMTALHÜTTE.
Je retrouve les deux jeunes et sympathiques allemands rencontrés il y a quelques jours dans au col de ST. ANTONIER JOCH. Nous nous croisons régulièrement au refuge, en fin de journée. Ils terminent ce soir un circuit d'une dizaine de jours sur la VIA ALPINA.
JAMTALHÜTTE est un grand refuge avec chambres à deux lits, petite boutique et... porte coulissante électrique à l'intérieur !
Il y a peu de monde.
Très belle journée.

jeudi 11 août 2011


R64
Il a neigé dans la nuit après une première averse de neige dans l'après-midi suivi d'un épais brouillard.
Je suis réveillé vers 5 heure par une clarté inhabituelle, tout est blanc et le ciel floconneux.
Le petit déjeuner est aussi un temps de réflexion... et d'attente.
Finalement, le ciel se dégage progressivement.
Avec prudence, je quitte le refuge TÜBINGER HÜTTE en direction du col HOCHMADERER JOCH / 2505 m.
Démarrage avec gants, bonnet et anorak. Il fait froid...
La neige a largement recouvert les rochers et gros éboulis sur lesquels j'avance. Par contre, par endroits, le sentier est partiellement dégagé.
Cette première partie du trajet est la plus difficile car à l'ombre de gros rochers parfois surplombants.
Cela devrait aller beaucoup mieux sur l'autre versant.

Après une traversée légèrement ascendante sur des versants assez raides, je tourne vers l'est pour remonter une combe d'éboulis qui  conduit au col. Le balisage : cairns et marques sur les rochers est correctement visible.
Retour à l'ombre pour les derniers 200 mètres puis une traversée délicate pour atteindre le col...
Même prudence pour la descente sur un versant raide mais déjà bien vert. Le soleil a fait son travail et le contraste est vraiment surprenant ! Néanmoins, il reste beaucoup d'humidité sur les rochers et sur le sentier.
Au loin, j'aperçois le barrage de la SILVRETTA au pied duquel de trouve MADLENER HAUS / 1986 m et but de l'étape.
L'embellie météo se confirme et la fin de la descente, s'effectue sous un beau soleil d'été. Les paysages sont magnifiques et tout le massif de la SILVRETTA brille des eaux de fonte !
Il reste à rejoindre le refuge par une assez longue traversée dans des alpages, non loin  d'un torrent ... l'ILL.
Ce soir, les retours de randonnées sont tardifs... et il y a peu de monde.
J'essaie d'obtenir quelques renseignements pour la journée de demain et les conditions en altitude... Col autour de 2900 m...

mercredi 10 août 2011

R63
Nuit plus que correcte à la pension MARMOTTA de GARGELLEN... Petite chambre à 25 €uro et grand 
petit déjeuner inclus !
Je quitte l'hôtel sous une pluie fine... la cape de pluie déjà en place !
Direction vallée de VELGALDNER TAL, c'est à dire plein sud ! dans le massif de la SILVRETTA. En deux jours, je serai passé d'un massif Dolomitique à un autre, de type intra-alpin ...
Je m'arrête quelques instants devant un petit oratoire consacré à Notre Dame des Neiges...
Puis je prends une route forestière jusqu'à l'Alpage VERGALDAALPE / 1820 m...
Quelques minutes pour goûter aux fromages produits et affinés à la ferme. Je voudrais bien en acheter un morceau pour varier un peu le casse-croûte de midi, mais mon sac est bien lourd et les courses d'hier n'ont rien arrangé !... Je profite de cette pause pour vider une bouteille d'eau dans un pot de fleurs qui n'en avaient vraiment pas besoin !
La pluie s'est arrêtée, mais la température a brusquement baissé ! Je remplace la cape de pluie par la polaire et reprends la trace ! 
Après quelques trouées de ciel bleu, le brouillard commence à monter du fond de la vallée.
Le chemin d'alpage cède la place à un bon sentier qui part sur la gauche en direction du col VERGALDAJOCH / 2515 m . L'itinéraire est bien balisé et le sentier bien marqué... les troupeaux n'aiment pas les pierres !
La montée est régulière et je prends rapidement de l'altitude. Je force l'allure afin d'éviter d'être pris par la pluie et la neige comme hier ! 
Enveloppé désormais par les nuages,  il se met à neiger peu avant le col !
Vite une photo pour marquer le passage du VERGALDAJOCH / 2515 m dans le brouillard, et la descente commence dans les rochers avec l'aide de câbles. Je croise trois randonneurs, fantômes dans le brouillard, qui montent au col.
Première rencontre de la journée !
Après une traversée de pierriers et de gros éboulis, le sentier remonte de quelques dizaines de mètres afin de traverser le  MITTELBERGJOCH / 2415 m.
Un court instant, le rideau de brouillard et de nuages s'efface pour laisser entrevoir un paysage grandiose de sommets, de névés, de combes et d'un torrent que j'entendais seulement .
En fait, je contourne un cirque de fond de vallée à une altitude à peu près régulière pour rejoindre le refuge TÜBINGER HÜTTE / 2191 m. A nouveau, le rideau de nuages se lève, je prends enfin le temps de faire quelques photos.
Cette journée que je vis en montagne est une très belle journée sur le plan sportif, avec un bel itinéraire : distance, dénivelé et caractère Alpin marqué sont bien au rendez-vous ! Il est toutefois regrettable que le mauvais temps persiste et efface le paysage !
A quelques minutes du refuge, je rencontre pour la première fois un homme qui effectue le marquage et le balisage du sentier. Il est équipé d'un petit sac, qu'il porte en bandoulière, qui contient peintures et pinceaux. Il fait ça avec le plus grand soin et est tout étonné de me voir intéressé... Je le retrouverai le soir au refuge. Ils sont plusieurs à tracer tout le secteur.  
J'arrive au refuge... Formalités d'usage. Je fais le choix d'un petit dortoir dans lequel je serai seul... Vu la météo, il y a d'ailleurs très peu de monde.
Je lave un peu de linge et le met à sécher... idem pour les chaussures !
Le refuge est équipé d'une petite turbine hydroélectrique et est autonome en énergie... Polo, et chaussures seront vraiment secs.
Je reviens dans la Stube pour boire une bière... Dehors, il neige à gros flocons !

lundi 8 août 2011


R62
Sérieuse amélioration de la météo, il ne pleut que par intermittence !
Le brouillard monte de la vallée et la petite amélioration qui semble se préciser m'arrange bien car j'ai décidé de partir coûte que coûte !
Avant tout, je prépare la journée en passant un surpantalon pour éviter de trop mouiller chaussures et pantalon dans les hautes herbes.
Maintenant je peux partir !
Je passe devant plusieurs chalets exposés aux avalanches et qui sont protégés par un mur ou un remblais... I'autre versant est très en pente !
Je remonte l'étroite vallée de ST ANTONIEN en direction du hameau de LITZIRÜTI, puis je tourne sur la droite,  continuant sur un chemin forestier jusqu'aux chalets de DÖRFJI. En fait, l'itinéraire remonte un vallon  latéral en direction du sud, jusqu'au col ST. ANTONIERJOCH / 2363 m qui marque également la frontière avec l'Autriche. Il  reste ensuite à descendre dans la très belle vallée de  MONTAFON jusqu'au village de GARGELLEN / 1410 m.
Voilà pour le scénario...!
En réalité,  j'ai été rapidement rattrapé par le brouillard, au point de ne pas voir à 10 mètres !
Cela n'est pas très gênant quand le sentier suit le torrent, mais c'est beaucoup moins évident au coeur d'un alpage. Plusieurs fois, j'ai perdu la trace dans les hautes herbes ! Il y avait bien le balisage... mais il aurait fallu l'équiper de signaux lumineux clignotants ...!
Un peu plus haut, j'entends des sonnailles de quelques vaches, mais je ne vois rien... comme l'officier de quart d'un navire qui entend la corne de brume !
Je marche dans la boue et plus... sans affinité !
La pluie mais aussi les vaches ont bien brassé les traces et deux d'entre elles, placides, me regardent avancer !
Le brouillard devient plus épais et ce que je redoutais arrive... La pluie et l'orage se manifestent !
J'accélère..., Je devrais être au col et mon fichu altimètre continue de grimper ! Un mélange de neige et grêle se met à tomber en bourrasques. Je m'arrête quelques instants. Je vois les nuages défiler au dessus de la tête et crois deviner le panneau frontière... Quelques mètres et je suis au col. Je me dirige vers une petite cabane de bivouac que j'ai aperçu... Deux randonneurs Allemands y sont à l'abri !
Ouf ! Je sors la polaire, petit casse-croûte et descente prudente dans les mêmes conditions vers GARGELLEN, en fond de vallée par un sentier bien humide et glissant !
Je n'ai absolument rien vu. Journée difficile du fait de la météo ! A ne pas recommencer.
J'arrive à temps au village pour faire quelques courses...
R... comme Pluie
C'est un dimanche sous la pluie qui m'attendait à ST ANTONIEN. En effet, depuis ce matin il pleut sans discontinuer sur le village, une pluie continue, forte et tenace accompagnée de brouillard. Dans ces conditions, J'ai préféré renoncer à la traversée du col ST ANTONIERJÖCH / 2363 m... Ce sera pour demain ! De plus, il n'y a aucune autre alternative d'itinéraire.
Ces derniers jours ont été aussi marqués par de la pluie, mais pas comme aujourd'hui.
C'est comme ça, l'itinéraire aura été bien arrosé, particulièrement dans les Alpes Carniques, dans la région d'Innsbruck, et maintenant... En fait il a été tout le temps correctement arrosé !
J'ai avancé en fonction de ces conditions météo et de la condition physique.
Je viens de passer au Liechtenstein et je suis actuellement dans les Grisons. Dans les prochains jours, je traverserai le massif de la Silvretta avant de faire un crochet en Italie vers Bormio et Tirano !
Le tracé de l'itinéraire Rouge de la VIA ALPINA  n'est pas calqué exactement sur la géométrie de l'Arc Alpin. C'est un parcours qui fait voyager, certes d'est en ouest puisque c'était mon choix, mais aussi du nord au sud, à la découverte et à la compréhension de la formation du massif...
Par ailleurs, c'est aussi le rappel de l'impact de l'histoire sur le tracé des frontières et la géographie humaine des Alpes.
Au quotidien, j'ai rencontré et rencontre des hommes... des traditions, un habitat et une occupation du territoire ! C'est assez passionnant ! Un sac sur le dos change tout.
Je reste étonné par l'organisation et le réseau des sentiers et des refuges, surtout en Autriche et en Allemagne. Les soirées en refuge et les randonnées y sont une tradition !
Dans les alpages, je suis surpris de l'importance d'activité pastorale et du nombre de troupeaux ! J'ai appris à partager les sentiers avec les vaches et à sauter les ornières à grandes enjambées, posant parfois le pied et / ou le bâton là ou il ne faudrait pas... avec une belle envolée de mouches ! 
Un petit regret... C'est chaque matin de quitter le lieu où j'ai dormi et repartir ! 
Mais de fait, c'est aussi le projet de revenir un jour... Car j'ai aussi cette impression de survol.
J'ai eu l'opportunité de dormir dans une Abbaye en Autriche, de visiter le pavillon de chasse de Louis II de Bavière, et des invitations pour un pot ou un repas...
Sans oublier qu'il faut marcher, trouver le bon itinéraire, pas toujours évident... et le soir venu, rédiger le blog après avoir pris quelques clichés dans la journée.
Ensuite, une correspondante... Encore merci !...  en France effectue  la " mise en ligne " du texte et des photos !
Il y aura une courte interruption au cours du mois d'Août, non pas du blog, mais de la mise en ligne... Je continuerai l'écriture du texte et les prises de vue. Il y aura un rattrapage... Encore merci ...!
Désormais, je sais mieux interpréter le texte et les commentaires du Topo Guide de la VIA ALPINA.  Quant au temps de marche... c'est encore et trop souvent un mystère !
Je ne cherche plus systématiquement la "gare ferroviaire" dans les stations d'altitude... je lève simplement la tête à la recherche des câbles du télécabine. Enfin et finalement c'est peu... Ce sont, à ce jour, environ 1000 km parcourus, l'oeil émerveillé... Pour reprendre le titre d'un livre de Samivel. 

dimanche 7 août 2011


R60/R61
Le soleil se lève sur SCHESAPLANA HÜTTE. Préparatifs classiques, après un petit déjeuner frugal et un tarif élevé ...c'est la SUISSE !
Départ pour CARSCHINAHÜTTE / 2234 m... et peut être pour ST ANTONIEN, toujours en SUISSE.
Il fait beau... mais la pluie d'hier et les troupeaux ont bien dégradé le sentier !
En peu de temps, le pantalon est couvert de boue !
L'itinéraire est un sentier balcon, plus ou moins à altitude constante... sachant qu'il y a fréquemment des contournements de combes et de ressauts rocheux qui nécessitent des montées ou descentes non prévues au programme !
Le sentier passe sous les barres du KRICHLISPITZEN, puis passe au Col de CAVELLJOCH et enfin sous le DRUSENFLUH... Autant de massifs calcaires à caractère dolomitique qui marquent la frontière avec l'AUTRICHE et la SUISSE. 
Sur la carte,c'est une trace au pied de massifs érodés...Sur le terrain ce sont des paysages austères avec pas ou peu  de végétation sur les flancs et de nombreux éboulis. Par contre, en contrebas il y a de magnifiques forèts et un bel et riche étage de prairies alpines avec de nombreux troupeaux !
Je croise des randonneurs montés par le versant Autrichien, depuis le lac de barrage LUNERSEE.
Un peu plus loin, je renseigne 4 jeunes randonneurs suisses qui partaient dans la mauvaise direction et vers le " mauvais " refuge !
Je trouve la journée longue et le trajet relativement fatiguant. J'ai l'impression de ne pas en voir le bout...Pourtant j'avance !
Arrivé à CARSCHINAHÜTTE, refuge perché sur un promontoire au dessus d'un col, je décide de poursuivre et de redescendre dans la vallée ! En effet, je n'apprécie guère de commencer une journée de marche par une longue descente de près de 900 m de dénivelé. De plus je serai mieux dans la vallée car les prévisions météo ne sont vraiment pas bonnes .
Le sentier vers ST. ANTONIEN est quelque peu défonçé par les troupeaux ! Je rejoins un plateau marécageux, ou je finis de mouiller et salir chaussures et pantalon...
Je croise un randonneur polonais qui parcours les Alpes depuis la SLOVÉNIE... mais sans suivre la VIA ALPINA. Il se repère avec son GPS, trouvant les cartes trop chères en SUISSE et me donne quelques renseignements sur la fin de la descente !
Je croise un troupeaux de vaches faisant de "l'escalade" sur un terrain accidenté avec des pentes importantes. Elles manifestent leur interet et leur affection en occupant la trace !
Je continue sur le sentier avant de trouver une petite route forestière, puis à nouveau un sentier assez raide dans un bois de sapins... Quelques virages sur la route du village et je suis arrivé au fond de la vallée, à ST. ANTONIEN. Bel endroit, paradis du ski de randonnée en hiver, avec un habitat fait de beaux et vieux chalets fleuris de géraniums rouges. Au centre du village, une magnifique église et un petit hôtel dans une ancienne maison en bois. De nombreux meubles d'art populaire en mélèze ou en épicéa et des plafonds en arolle ajoutent encore à son caracère et finissent par me convaincre , à défaut d'un tarif raisonnable .
Pour revenir à d'autres considérations tout aussi essentielles, ce soir ce n'est pas vendredi donc c'est spaghetti... C'est ce qu'il y a de moins cher.
Depuis que je suis au LIECHENSTEIN et en SUISSE, je trouve globalement les prix très élevés. Certes, Le taux de change actuel Franc Suisse / €uro ne nous est pas favorable mais j'ai aussi la désagréable impression d'ètre dans un système bien rodé dans lequel il nous est demandé de participer à cette propérité...Les tarifs tombent comme un postulat !  

R58/R59
Nuit tranquille au BERGGASTHAUS SÜCKA et, bonne surprise, il fait beau ! Un petit déjeuner avec yaourt, céréales, charcuteries et fromages m'attend... il ne s'en remettra pas !
Je finis de préparer mon sac et en route pour le refuge PFÄLZERHÜTTE / 2098 m.
Il fait beau, mais déjà chaud... et les premiers nuages apparaissent.
Je profite de la proximité d'un alpage pour enregistrer quelques sonnailles !
L'itinéraire est tout tracé... il faut remonter la vallée sur son flanc, puis tourner vers l'est en direction du col BETTLERJOCH où se situe le refuge.
La vallée est très belle, beaucoup de prairies fleuries, des forêts de mélèzes et le vieux village de STEG, avec ses chalets disposés suivant un rectangle avec les prairies au centre ! C'est assez particulier !
Arrivé au fond de la vallée, je traverse le torrent pour remonter un vallon...
La trace se perd un peu, en traversant un alpage ! Et il devient difficile de marcher autrement que dans la boue, sur des traces manifestement partagées avec le troupeau de vaches !
J'arrive au Refuge PFÄLZERHÜTTE, dans la brume et les nuages... Je mange un sandwich préparé ce matin et bois un Coca. Il est encore tôt et je prends la direction de SCHESAPLANA HÜTTE / 1893 m en SUISSE !
... Je pars dans le brouillard, activant le pas, car le temps n'est vraiment pas engageant !
En quelques minutes, le refuge disparaît dans les nuages !
Il se met à pleuvoir assez fortement et suffisamment pour sortir l'équipement "tout temps" !
Par une traversée ascendante, au milieu du plateau rocheux du BARTHÜMEL, je rejoins le col de GROSS FURGGA HOCHJOCH / 2354 m... Je croise trois randonneurs suisses.
L'orage gronde plus ou moins proche. J'avance pour passer rapidement le dernier col de la journée et redescendre en direction du refuge.
Sous les barres rocheuses du SCHESAPLANA. C'est d'abord une descente dans les pierriers puis une longue traversée dans les herbes ! J'arrive trempé à destination !
J'enlève les chaussures qui vont aller dans la TROCKENRAUM  pour sécher. Je lave chaussettes, pantalon et Tshirt... puis même destination ! Toilette et me voilà correct pour rejoindre la STUBE et boire une bière.
Le gardien sympa me propose un petit dortoir, dans lequel je serai seul. Une aubaine que j'accepte bien volontiers...
Repas en compagnie de 4 allemands !
Il continue de pleuvoir.


samedi 6 août 2011

R56/R57
Il pleut une grande partie de la nuit. Matin sombre et gris... mais pas Le Petit déjeuner, abondant et varié. Départ pour le refuge GAFADURAHÜTTE /1421 m, par une piste forestière et quelques raccourcis. La brume qui s'infiltre dans les bois, renforce encore le côté sombre de la matinée.
Prenant de l'altitude, la piste atteint le niveau de l'alpage. Je suis accueilli par les sonnailles du troupeau. C'est un bruit qui m'est devenu familier et qui est un repère, celui de la présence d'une activité et d'un éventuel abri...
Le ciel s'est dégagé et il y a un peu de ciel bleu.
Je me dirige vers le refuge et questionne le gardien sur la suite de la journée... je décide de continuer vers vers SÜCKA / 1377 m en passant par GARSELLAKOPF/ 2052 m.
Bientôt, au SAROJASATTEL / 1628 m le soleil fait son apparition. Ce sera une journée plutôt agréable, mais toujours avec des nuages sur les cîmes. Par un sentier, je rejoins l'alpage GARSELLA-.ALP... un chalet y est construit et ouvert. Petit casse croûte, puis direction le col et enfin le GARSELLAKOPF.
C'est dans un passage étroit, avec des câbles, que je croise toute une famille encordée !
La trace est sécurisée, mais il vaut mieux ne pas avoir le vertige. C'est un parcours aérien et bien aménagé.
Je rejoins un autre sommet, surmonté d'une croix, avant la descente en écharpe d'un vaste cirque au milieu des pins nains...
J'arrive à un col, un fléchage indique SÜCKA des deux cotés !
J'hésite... à l'aide d'une carte, retrouve Le tracé de la VIA ALPINA. Il faut d'abord que je remonte jusqu'à un col avant une assez longue descente vers ma destination...
Je ne le regrette pas, car l'accés à ce col a été spécialement aménagé, c'est le CHEMI au pied du REFWANWSPITZ, afin de permettre aux troupeaux d'accéder à l'alpage isolé de GARSALLI mais important en surface d'herbage ...!
C'est un vrai chemin avec solides barrières, sol empierré et souvent stabilisé par des ouvrages de soutènement qui a été créé pour les vaches ! Ce n'est plus la VIA ALPINA, c'est la VIA MILKA ! Je fais une photo...
En fait, c'est en haut du col que j'ai l'explication car le chemin continue, mais sur des pentes beaucoup moins raides, vers une ferme située en contrebas.
Alternant chemin et sentier, je continue... traverse le petit village de SILUM avant d'atteindre SÜCKA en traversant un petit tunnel fermé par une barrière pour les troupeaux !
J'arrive enfin à destination. Bel endroit...! Je serai seul dans le dortoir du BERGGASTHAUS SÜCKA .
Ce soir Rõsti avec fromage fondu et speck.